top of page

Les Mystères de Jésus-Christ

Textes anthroposophiques de Rudolf Steiner

SOMMAIRE

                                                   

                                                                     

POURQUOI L’INITIATION ?

​

LA LECTURE DE L’AKASHA

 

LES EVANGILES                                                                                   

   Et l’investigation spirituelle

   Et l’initiation 

   Les Evangélistes et l’initiation

​

CHRONOLOGIE JUSQU’AU MYSTERE DU GOLGOTHA                

   . Zoroastre et Bouddha

   . Les deux enfants Jésus

       Deux naissances, deux crèches

       La Vierge aux rochers,  de Léonard de Vinci

       La Vierge Terranova,  de Raphaël

       La Vierge avec le serin, de Albrecht Dürer

       La sainte famille, de Le Perugin

       Jésus-Christ, tableau de synthèse

   . Jésus à 12 ans au temple

       Jésus avec les docteurs, de Ambrogio Borgognone

       Jésus avec les docteurs, de Defendente Ferrari

       Jésus à douze ans dans le temple, de Rembrandt

   . La vie de Jésus entre 12 et 30 ans

   . Le Baptême, Jésus devient Jésus-Christ

   . Mort et Résurrection, le Mystère du Golgotha

 

CONCLUSION                                                                                         

                                                                      POURQUOI L’INITIATION

                                                              Stade préreligieux, stade religieux  

 

   « L'actuel état de conscience s'est développé à partir d'un autre, très ancien, dans lequel l'homme ne se trouvait pas en contact direct avec les objets perçus par les sens, comme nous aujourd'hui, mais avait en revanche un lien avec les faits et les êtres spirituels. Il ne voyait pas la forme physique de l'autre, qui d'ailleurs, à cette époque, n'existait pas comme elle est aujourd'hui. Lorsqu'un être s'approchait de lui, quelque chose comme une image de rêve s'élevait dans son âme. La forme et la coloration de cette image lui montraient si cet être avait pour lui de la sympathie ou de l'antipathie. Une telle conscience percevait les faits spirituels, et par là le monde de l'esprit. Tout comme il vit maintenant avec des êtres de chair et d'os, l'homme vivait en ces temps, lorsqu'il dirigeait son regard sur lui-même et se voyait lui-même âme et esprit, parmi des êtres spirituels. Ils étaient présents pour lui. II était esprit parmi les esprits. Bien qu'il n'ait été doté que d'une sorte de conscience de rêve, les images qui s'élevaient en lui avaient un lien vivant avec son environnement.

   C'était le passé durant lequel l'homme vivait encore dans un monde spirituel dont il est descendu plus tard, afin de se créer un vêtement de chair perceptible aux sens, adapté à la conscience qui lui convient aujourd'hui. Les animaux existaient déjà physiquement alors que l'homme percevait encore les régions spirituelles. Il vivait à ce moment parmi des êtres spirituels, et pas plus que vous n'avez besoin de preuves pour être convaincus de l'existence de la pierre, des plantes et des animaux, l'homme de ces origines n'avait besoin d'un témoignage quelconque pour être convaincu de l'existence des êtres spirituels. Il vivait parmi les esprits et les dieux, et c'est pourquoi il n'avait pas besoin d'une religion. C'étaient alors les temps préreligieux.

   Puis l'homme est descendu, sa forme précédente de conscience s'est métamorphosée en l'actuelle. Il ne voit plus planer dans l'espace des couleurs et des formes ; pour lui, les couleurs recouvrent la surface des objets. Dans la mesure où il apprit à orienter ses sens vers le monde extérieur, celui-ci s'étendit comme un voile - la grande mâya - devant le monde spirituel, et il fallut qu'à travers ce voile l'homme reçoive 1e message de ce monde spirituel. La religion était devenue nécessaire.

   Mais il existe aussi un stade entre l'époque qui précède la conscience religieuse et celle de la conscience religieuse proprement dite, un stade intermédiaire. C'est de là que datent les mythologies, les légendes, les traditions populaires parlant des mondes spirituels. C'est une érudition superficielle ignorante des véritables faits spirituels que celle qui prétend que les personnages de la mythologie allemande ou nordique, de la mythologie grecque, que tous les textes parlant des dieux et des actes divins sont des inventions de l'imagination populaire. Ce ne sont pas des inventions. Le peuple ne prend pas quelques nuages qui passent pour de petits moutons. Qu'il le fasse, c'est une fable de nos érudits actuels, pleins d'une vive imagination dans ce domaine. La vérité est tout autre. Les anciennes mythologies, les anciennes légendes, sont les derniers vestiges, les derniers souvenirs laissés par la conscience préreligieuse. La tradition a conservé ce que les hommes voyaient eux-mêmes. Ces hommes qui décrivent Wotan, Thor, Zeus, etc., l'ont fait parce qu'en eux subsistait un souvenir de ce qu'ils avaient vécu autrefois. Des bribes, des fragments arrachés à ce que l'on avait vécu, voilà ce que sont les mythologies.

   Cet état de conscience intermédiaire se manifestait encore autrement ; à l'époque où les hommes étaient déjà intelligents, disons même très intelligents, il y en a toujours eu qui, au moins dans des états exceptionnels - appelez-les extase ou folie, comme vous voulez -, étaient capables de voir les mondes spirituels, de percevoir encore ce qu'avaient perçu autrefois la majorité des êtres humains. Ceux-là rapportaient avoir encore vu eux-mêmes quelque chose du monde spirituel. Ces récits s'ajoutaient aux souvenirs et ainsi naissait une foi vivante. Ainsi se fit une transition vers l'état religieux proprement dit.

   Et comment fut préparé le stade religieux proprement dit dans l'humanité ? Grâce aux moyens et aux voies trouvés par l'homme pour développer son être intérieur de façon telle qu'il put à nouveau voir et contempler les mondes dont il est issu, et qu'il avait perçus autrefois dans un état de conscience nébuleux. Nous abordons ici un chapitre qui, aux yeux de bien des hommes modernes, ne contient que bien peu de données vraisemblables, le chapitre des « initiés ». Qu'étaient donc les initiés ? C'étaient des hommes qui développaient par certaines méthodes leur âme et leur esprit de façon telle qu'ils pouvaient à nouveau pénétrer dans le monde spirituel. L'initiation, cela existe ! En toute âme sommeillent des forces et des facultés suprasensibles. Il vient, ou tout au moins il peut venir pour tout homme, le grand moment, le moment solennel où ces forces s'éveillent. Ce moment, nous pouvons l'évoquer intérieurement en nous représentant ce que fut par ailleurs l'évolution de l'humanité. En employant les mots de Goethe , nous pouvons dire : Notre regard porte vers un passé lointain dans lequel l'homme physique ne possédait pas d'oeil physique ni d'oreille physique comme aujourd'hui. Nous nous reportons en arrière à ces temps dans lesquels, aux endroits où se trouvent aujourd'hui ces organes, il y avait des organes « indifférents » qui ne pouvaient ni voir ni entendre. Pour l'homme physique, un temps vint où ces organes aveugles se développèrent et devinrent des points lumineux, où ils se perfectionnèrent peu à peu, jusqu'à ce que la lumière devienne pour eux une réalité. Il vint de même un moment où l'oreille de l'homme fut assez développée pour que le monde jusqu'alors muet se manifeste par des sons et des harmonies. De même que le soleil, grâce à ses forces, a travaillé à modeler ses yeux dans son organisme, l'homme aujourd'hui peut vivre selon son esprit, de sorte que les organes de son âme et de son esprit, aujourd'hui indifférents, se développent de façon analogue. L'instant peut survenir, il est déjà survenu pour beaucoup, où leur âme et leur esprit se transforment comme un jour s'est transformée leur organisation physique. De nouveaux yeux et de nouvelles oreilles apparaissent à travers lesquels, issus de l'environnement spirituellement obscur et muet, brille la lumière et résonnent les sonorités. Un développement est possible qui conduit aussi à s'adapter à la vie dans les mondes spirituels. C'est cela, l'initiation. Et dans les écoles des Mystères, les méthodes conduisant à cette initiation sont mises à la portée des humains tout comme le sont, dans le monde extérieur, les méthodes appliquées, disons, dans les laboratoires de chimie ou de recherche biologique. La différence entre celles de la science extérieure et celles de l'initiation, c'est seulement le fait que la première doit mettre au point des instruments et des appareils annexes. Mais pour celui qui veut devenir un initié, il n'y a qu'un unique instrument qu'il lui faut développer, c'est lui-même, avec toutes ses forces. De même que dans le fer peut être latente une force magnétique, dans l'âme humaine sommeille, latente, la force de pénétrer dans le monde spirituel de la lumière et des sons. C'est ainsi que vint le temps où la vision normale ne perçut plus que le monde physique-sensible, et où les guides de l'humanité étaient de ces initiés dont le regard pouvait pénétrer dans les mondes spirituels, et qui pouvaient communiquer et expliquer les réalités du monde spirituel dans lequel l'homme avait vécu autrefois.

   Où conduit le premier degré de l'initiation ? Comment se présente-t-il à l'âme humaine ? Ne croyez pas que cette évolution ne comporte que spéculation philosophique, que concepts subtilement élaborés et raffinements intellectuels. Les notions que l'homme possède sur le monde sensible extérieur se transforment chez celui qui accède au monde spirituel. Désormais, il ne comprend plus à l'aide de concepts aux contours fixes, mais grâce à des images, à des Imaginations. Car il grandit en s'adaptant au processus spirituel qui a engendré la Création. Seuls les objets du monde sensible sont déterminés, ont les contours rigides que nous leur connaissons. Au sein de la Création universelle, vous ne trouvez pas d'animal aux formes figées. Vous avez comme fondement quelque chose comme une image dont peuvent naître les différentes formes extérieures, une réalité vivante, un organisme. Il faut s'en tenir rigoureusement à la parole de Goethe : « Tout ce qui passe n'est que symbole . » C'est par des images que l'initié apprend tout d'abord à connaître et à comprendre, qu'il apprend à s'élever dans le monde spirituel. Il faut alors que sa conscience devienne plus mobile que celle qui nous sert à comprendre le monde sensible qui nous environne. C'est pourquoi l'on nomme ce stade du développement la conscience imaginative. Il conduit l'homme à nouveau dans le monde spirituel, mais non par une voie nébuleuse. Cette conscience sacrée est limpide et claire comme l'est la conscience de jour elle-même. L'homme s'en trouve enrichi en ajoutant à la conscience de veille celle du monde spirituel. Il vit donc, au premier stade de l'initiation, dans la conscience imaginative. Et ce qu'apprenaient dans les mondes spirituels ceux qui étaient ainsi initiés, il en a été fait communication à l'humanité dans les traditions et les documents, tout comme il a été fait communication à celle-ci, par Euclide, de la science ordinaire de la géométrie. Nous savons ce que contiennent ces documents, nous le reconnaissons lorsque nous remontons à leur source, c'est-à-dire à la vision des initiés. » (1 p 17 …)

                                                           LA LECTURE DE l’AKASHA

 

   « Quand on étudie un sujet comme le nôtre du point de vue de la Science spirituelle, on ne peut s’appuyer tout d’abord sur un document apparu à un certain moment de l’évolution ; indépendamment de lui, il faut faire des recherches personnelles. Et lorsque par l’occultisme on a atteint des résultats précis, on les confronte alors avec ce document.

   Ainsi donc tout ce qui va être dit dans ces conférences n’est pas simplement tiré d’une lecture de la Bible et des Évangiles, mais c’est le résultat d’une investigation spirituelle faite indépendamment des Écritures. On verra cependant qu’on retrouve dans les Évangiles, et surtout dans celui de Jean, ce que l’occultisme a permis d’observer.

   Jacob Boehme surprit son entourage, un jour qu’il parlait d’événements très reculés, et d’Adam même, comme s’il avait été témoin des faits. « Etiez-vous donc présent au temps d’Adam ? » lui dit-on. « Oui, j’étais présent ! » Affirmation qui ne doit pas étonner celui qui connaît la Science spirituelle. Car l’occultisme peut en effet observer par la vue de l’esprit tout ce qui s’est passé, même aux âges les plus reculés. En matière d’introduction, je voudrais expliquer en quelques mots sur quoi ce fait repose.

   Tout ce qui se passe dans le monde physique et sensible a son écho dans le monde spirituel. Le mouvement de la main n’existe pas simplement tel qu’on le perçoit, mais derrière la main sensible que nous voyons se trouve par exemple : la pensée et la volonté qui font mouvoir cette main. Pendant le moment furtif de l’impression sensible, l’image réflexe s’inscrit dans le monde spirituel où demeure toujours gravée son empreinte ; de sorte que lorsque nous avons la vue clairvoyante, nous pouvons suivre tous les événements qui se sont passés dans le monde visible grâce aux empreintes qu’ils laissent dans l’invisible. Rien ne peut arriver en ce monde sans laisser d’empreinte.

   Supposons que le regard clairvoyant parcoure la suite des temps jusqu’à Charlemagne ou même jusqu’à l’époque romaine ou grecque. Tout ce qui s’est passé est resté fixé dans ces images et peut y être trouvé. Cette vision est nommée : « La lecture de la chronique akashique », lecture vivante que peut faire l’oeil spirituel. Aussi, lorsque l’investigateur décrit les événements de Palestine ou les observations faites par Zoroastre, il ne décrit pas ce qui se trouve dans la Bible ou les Gathas, mais ce qu’il sait lire lui-même dans la chronique de l’akasha. Et ensuite il recherche si ce qu’il a déchiffré se trouve aussi dans les documents, pour le cas présent dans les Évangiles.

   Ainsi l’investigation occulte est absolument indépendante des documents et c’est pourquoi elle ne cherche en eux que sa confirmation. Quand nous rencontrons dans les documents les mêmes faits que nous avons pu suivre dans la Chronique akashique, il en résulte pour nous que ces documents contiennent la vérité et ensuite que celui qui les a écrits pouvait également voir et lire dans l’akasha. Il ne faudrait pas s’imaginer que la chronique akashique ressemble à l’écriture du monde ordinaire. Elle est plutôt comme une inscription vivante.

   Supposons par exemple que le clairvoyant porte ses regards vers l’époque de César. Les différents actes que César accomplit sur le plan physique ont été vus par ses contemporains. Tout cela a laissé des traces dans la chronique akashique. Mais le clairvoyant voit ces actes comme des ombres spirituelles. Rappelez-vous la comparaison du mouvement fait par la main. L’image qui impressionne la vue physique n’est pas perceptible au voyant, mais l’intention de mouvoir la main, les forces invisibles qui ont produit le mouvement de la main seront toujours visibles pour lui. C’est ainsi que tout ce qui existait dans la pensée de César demeure visible ; ses intentions ont produit tel ou tel mouvement, l’ont porté vers tel ou tel combat. Tout ce que ses contemporains ont vu est sorti de l’impulsion de sa volonté et a été réalisé grâce aux forces cachées derrière les images physiquement visibles. Ces forces, cachées elles-mêmes derrière les images physiques, sont perçues par le voyant dans la chronique de l’akasha comme une image spirituelle de César.

   On pourrait dire : « Vos récits ne sont que des rêves ; vous connaissez par l’histoire ce que César fit autrefois et vous croyez par votre puissante imagination voir quelques invisibles images. » Mais celui qui connaît ces choses sait qu’il est d’autant plus facile de lire la chronique akashique qu’on connaît moins l’histoire extérieure. Car cette connaissance de l’histoire extérieure est une entrave pour le voyant. Quand nous arrivons à un certain âge, nous sommes encore sous la dépendance d’habitudes que notre éducation nous a données. Le voyant arrive, lui aussi, imbu des idées de son éducation, au moment où va naître son « Je » clairvoyant. Il a appris l’histoire, la géologie, la biologie, etc.   Tout cela est une entrave pour la clairvoyance et peut lui inculquer mille préjugés à l’égard des choses qu’il pourra lire dans la chronique de l’akasha. Car il ne faudrait pas chercher dans l’histoire extérieure la même objectivité et la même exactitude des faits que celles que nous trouvons dans la lecture de la chronique akashique.

   Recherchons de quoi peut dépendre en ce monde que telle ou telle chose devienne de « l’histoire ». Un fait se passe ; il en est resté certains documents, tandis que d’autres faits, et peut-être plus importants, n’ont pas laissé de traces. Un exemple nous montrera combien ce qui est historique est incertain.

   Parmi plusieurs esquisses poétiques de Goethe qui sont restées inachevées et qui deviennent, pour ceux qui cherchent à étudier Goethe de plus près, un beau complément à l’oeuvre magnifique qu’il nous a donnée, parmi ces ébauches se trouve donc un fragment d’un poème sur Nausicaa. Il n’en subsiste que de rares ébauches où il avait inscrit comment il voulait faire ce poème. Deux hommes ont essayé de faire, après lui, un poème de Nausicaa : l’historien littéraire Scherer et Hermann Grimm. Grimm qui n’est pas seulement un savant, mais un penseur plein d’imagination, est l’auteur d’une vie de Michel-Ange et d’écrits sur Goethe. Il s’est dit : Etant donné le caractère de Goethe, comment aurait-il représenté une figure de l’Odyssée telle que Nausicaa ? Il a construit ainsi dans le style de Goethe un poème qui marque un certain mépris des documents historiques. Scherer, qui s’en tenait uniquement à ce qui est écrit en noir sur blanc, s’est dit qu’on ne pouvait faire une Nausicaa au sens de Goethe qu’en partant des notes laissées par le poète. Il essaya donc de refaire ce poème, mais en prenant seulement pour base les notes éparses. Grimm lui objecta : Supposons que le valet de chambre de Goethe ait brûlé quelques-unes de ces notes importantes, quelles garanties avons-nous qu’elles n’étaient pas plus précieuses que celles que nous tenons ?

   Quand on se fonde sur des documents, il ne faudrait jamais perdre de vue que ce sont peut-être les plus importants qui ont disparu. C’est pourquoi l’Histoire ne nous offre rien qu’une « fable convenue ». Quand le clairvoyant conserve cette fable dans son esprit et qu’il constate dans l’akasha que les choses se sont passées tout différemment, il a de la difficulté à croire l’image akashique. Et le public non initié n’admet pas ce qu’il relate d’après la chronique akashique, lorsqu’elle diffère de l’histoire courante. Celui qui connaît ces choses préfère donc raconter les faits des époques passées dont il ne subsiste aucun témoignage, par exemple les états d’évolution de notre terre qui se sont écoulés depuis longtemps. La chronique akashique les rend d’autant plus fidèlement que le voyant est moins gêné par l’histoire extérieure. Vous voyez que l’akasha ne peut pas être un simple écho des faits connus extérieurement.

   Si nous faisons des recherches dans la chronique akashique sur le sujet capital qui nous occupe, nous trouvons ceci : La race humaine entière qui vit sur la terre est issue d’un royaume spirituel divin. Avant qu’aucun oeil physique humain ne put voir, avant qu’aucune main humaine ne put saisir quelque chose, l’homme existait en tant qu’être spirituel ; dans les âges les plus reculés, il faisait partie des êtres spirituels divins. Il est né de ces êtres divins : les dieux sont pour ainsi dire les ancêtres des hommes, les hommes les descendants des dieux. Les dieux avaient besoin des hommes comme descendants, parce qu’ils n’étaient en une certaine mesure pas à même de descendre dans le monde physique sensible. Les dieux continuèrent jadis leur existence en ces mondes et agirent du dehors sur les hommes qui se développaient graduellement sur terre ».  (2 p 33)

                                                        

                                                                      LES EVANGILES

 

EVANGILES ET AKASHA  

    « Il est devenu nécessaire d’expliquer sur quoi reposent les Evangiles, et c’est précisément ce qui a commencé de se faire sur le terrain où se développe l’anthroposophie. Notre interprétation anthroposophique des Evangiles est bien différente de tous les commentaires qu’on en a faits jusqu’ici. Nous sommes toujours revenus à leur véritable signification, qui ne peut plus ressortir si l’on ne prend comme base que les textes des Evangiles actuellement existants.                                   En clair, voici ce que cela signifie : les traductions que nous possédons aujourd’hui ne   donnent plus accès au message que veulent transmettre les Evangiles ; car, d’une certaine façon, elles ne sont plus intégralement utilisables dans leur état actuel. Qu’en est-il résulté pour l’explication de l’événement christique et que faut-il maintenant qu’il arrive. Quand on cherche à comprendre l’événement christique en empruntant le chemin de la science de l’esprit, il faut se rendre compte que ces Evangiles sont l’oeuvre de gens qui étaient capables de contempler l’événement christique en esprit, avec le regard de l’esprit. C’est dire qu’ils ne voulaient pas écrire de biographie superficielle ; mais, à l’aide des anciens textes d’initiation — on trouvera ces références exposées plus en détail dans mon ouvrage le Christianisme et les mystères — ils ont montré que ce qui avait eu lieu dans le secret des Mystères, l’événement christique en a fait un événement historique selon le plan prévu par les dieux pour l’évolution de l’humanité. En d’autres termes, ce qui s’est passé en petit pour les candidats à l’initiation dans le cadre des Mystères, s’est passé, pour l’entité que nous appelons le Christ, sur la vaste scène de l’histoire universelle, sans que les hommes aient eu besoin de s’y préparer, et sans ce caractère arcane des Mystères. Ce qui auparavant ne pouvait apparaître qu’aux seuls yeux des élèves au plus profond du sanctuaire des Mystères, s’est déroulé au vu de tous.

   Mais ce même fait a encore une autre conséquence, qui est liée à la nécessité d’interpréter aujourd’hui les Evangiles comme le fait la science de l’esprit d’orientation anthroposophique. Nous n’avons pas commencé par nous fonder sur les textes qui nous ont été transmis. Car on ne peut pas se fier tout de go à ce que nous transmettent les textes. Par contre nous remontons par la lecture de la chronique de l’Akasha à l’esprit des textes de l’écriture tels qu’ils ont été donnés par ceux qui savaient eux-mêmes lire en esprit. Ceci fait, lorsqu’il est question d’un passage quelconque, alors seulement nous examinons pour l’expliquer en conséquence le texte traditionnel tel qu’il figure dans les livres ; et nous cherchons si et dans quelle mesure il concorde avec la forme qui peut être reconstituée d’après la chronique de l’Akasha. Il faut donc que les Evangiles soient reconstitués d’après la chronique de 1’Akasha. Et c’est seulement après avoir mesuré tel texte que la tradition nous propose à ses formes d’origine, que nous voyons comment il faut lire les textes en question; tout texte traditionnel qui ne peut s’appuyer que sur la lettre est condamné à se fourvoyer et à verser dans l’erreur. Désormais, il ne suffira plus d’expliquer les Evangiles, il faudra d’abord les rétablir dans la forme véritable de leurs origines. Et quand on jettera les yeux sur le texte restitué, on ne pourra plus dire : Voilà qui est peut-être vrai, ou peut-être pas, car, une fois la concordance établie, il ne fait plus de doute que la lecture de la chronique akashique est un préalable nécessaire pour garantir l’authenticité du texte des Evangiles. Les Evangiles apporteront alors la preuve que la lettre du texte dit vrai ». (3 p 98)

 

EVANGILES ET INITIATION DANS LES CENTRES DES MYSTERES   

   « Les Evangiles demandent avant tout à être considérés comme des écrits initiatiques » (3 p 129).

   Pour St Augustin : « le Christianisme existait avant Jésus-Christ, les sages de l'Antiquité étaient déjà chrétiens, bien qu'on ne les ai pas encore appelés ainsi. Au début du christianisme, on admettait encore le fait que Jésus-Christ n'ait fait que représenter au grand jour le christianisme qui existait déjà dans les anciens Mystères » (3 p 172).

   « Le christianisme est issu des Mystères antiques. Les secrets des anciens mystères ont été révélés publiquement par les évènements de Palestine » (4 p 139). Le monde antique était nourri de récits se reportant aux événements qui se déroulaient lorsque les aspirants à l'initiation faisaient leur chemin dans les mondes spirituels; ces évènements étaient reproduits avec art dans les mythes et les symboles. (5 p 152)

   Dans les anciens mystères, on y célébrait les fêtes en fonction des époques. Au printemps la fête de la résurrection, au moment de Pâques. Les "une fois nés" par les forces lunaires et les "deux fois nés". Il y a très longtemps on montrait au moment du printemps comment un dieu, incarné sous forme humaine, meurt, est mis au tombeau et ressuscite après 3 jours. Ceux qui ont vécu les anciens Mystères ont été les prophètes de ce qui s'est produit avec le Mystère du Golgotha. (6 p 170)

   « Il existe une analogie entre l’Initiation dans le temple et la vie de Jésus-Christ.  L'initiation chrétienne comportait sept degrés : le lavement des pieds, la flagellation, le couronnement d'épines, la mort mystique, la mise au tombeau, la résurrection et l'ascension.

   « Lorsque l’adepte s’imprégnait d’un sentiment d’humilité vis-à-vis du plus petit que lui, qui laissait vivre ce sentiment durant de longues années, voyait ce sentiment se communiquer à tout son organisme et le pénétrait au point qu’il se transformait et devenait une imagination. Et cette imagination , c’est précisément celle que décrit l’Evangile de Jean dans la scène du lavement des pieds. Celui qui se pénètre de ce sentiment parvient non seulement à cette imagination du lavement des pieds, mais aussi à la sensation tout à fait précise d’avoir les pieds qui baignent dans de l’eau. Cette impression peut alors durer pendant des semaines.

   « Le sentiment qui peut conduire à l’imagination de la flagellation : il faut pour cela nous représenter que de toute part peuvent affluer des peines et des souffrances; au fond personne n’en est épargné. Mais moi se dira-t-on je veux tremper ma volonté, et quand bien même le monde ferait pleuvoir sur moi peines et souffrances, je veux rester debout et endurer les épreuves que le destin m’enverra; car s’il avait été différent de ce qu’il a été pour moi jusqu’ici, je n’en serais pas au stade de développement que j’ai atteint. Celui pour qui cela devient un sentiment qui l’habite, avec lequel il vit, sent effectivement comme des piqûres, des blessures, des coups de fouet sur sa propre peau; alors surgit l’imagination: il lui semble qu’il est en dehors de lui-même et qu’il se voit flagellé à l’exemple du Christ Jésus. Et ainsi peut-on faire aussi l’expérience du couronnement d’épine, de la mort mystique et ainsi de suite » (3 p197).

   « Si les impressions et les sensations que suscitent ces expériences ne sont pas vécues avec suffisamment d’intensité, elles n’en agissent pas moins sur nous, assurément, et nous rendent forts et aimants au bon sens du terme, mais ce qui s’incorpore alors à nous ne va pas plus loin que le corps éthérique. Mais dès lors que nous avons des sensations jusque dans notre chair — les pieds comme baignant dans l’eau, le corps comme couvert de blessures —, c’est que nous avons poussé, enfoncé ces impressions avec plus de force dans notre nature, et que nous avons réussi à les faire pénétrer jusque dans notre corps physique. Et c’est d’ailleurs vraiment ce qui se passe, elles vont jusqu’à atteindre le corps physique, car les stigmates apparaissent, les taches de sang disposées sur le corps comme les blessures du Christ ; ce qui veut dire que nous faisons pénétrer les impressions jusque dans le corps physique, et que nous savons que ces impressions déploient leur force jusque dans la chair, en d’autres termes, que notre entité ne fait pas que se saisir du corps astral et du corps éthérique. Pour caractériser les choses, on peut dire en substance qu’en procédant ainsi, nous amenons des sensations mystiques à agir jusque dans notre corps physique ». (3 p 198)

 

LES EVANGELISTES ET L’INITIATION

    « Les matérialistes, qui ne veulent se fier qu'au témoignage des sens, ne peuvent trouver la voie qui mène au Christ Jésus ; car cette voie a été coupée au moment où ses disciples les plus proches l'ont abandonné, alors qu'allait s'accomplir le Mystère du Golgotha. Ils ne l'ont retrouvé qu'ensuite. Ils n'ont pas participé sur le plan physique à l'événement du Golgotha, et nous savons qu'il n'existe aucun document provenant d'une autre source qui nous donne de cet événement un témoignage digne de foi. Et pourtant, dans les 4 évangiles, nous en trouvons la description. Comment ces descriptions ont-elles pu se faire ?

   C'est là un point extrêmement important. Examinons plus particulièrement celle que contient l'évangile de Saint Marc. Après la scène de la Résurrection, quelques phrases courtes, mais très marquantes et très claires, nous décrivent comment le jeune homme en robe blanche

c'est-à-dire le Christ cosmique - se montre aux apôtres et leur transmet certaines impulsions. Imprégnés de ces forces nouvelles, ils peuvent alors ouvrir leur regard à la vision clairvoyante, et percevoir rétrospectivement ce qu'ils n'avaient pas pu voir de leurs yeux physiques parce qu'ils s'étaient enfuis. Les yeux spirituels de saint Pierre et des apôtres furent ouverts après la résurrection du Christ Jésus, et ils purent ainsi avoir la vision c1airvoyante du Mystère du Golgotha. Bien qu'il se soit accompli sur le plan physique, on ne peut y parvenir que par la clairvoyance ! Voilà un point qu'il ne faut pas oublier. L'Evangile nous l'indique très clairement en nous décrivant comment les élus s'enfuient au moment décisif, de sorte qu'en une âme comme celle de Pierre, le souvenir de ce qui s'était passé après la fuite s'allume grâce à l'impulsion reçue du Ressuscité. En temps ordinaire, l'homme ne se souvient que des choses dont il a eu la perception physique. La clairvoyance dont les apôtres se trouvèrent tout à coup dotés leur donna le souvenir d'événements physiques, sensibles, auxquels ils n'avaient pas assisté. Et c'est à cette source, à cette mémoire de faits dont il n'avait pas été témoin, mais dont il possédait pourtant le souvenir, que saint Pierre, par exemple, puisa pour prêcher par la suite.

   C'est par cette voie que le Mystère du Golgotha fut révélé et enseigné aux hommes. En outre, l'impulsion que le Christ avait donnée à quelques disciples comme Pierre, pouvait être transmise aux élèves de ceux-ci. Et celui qui composa la première version - orale, il est vrai - de l'évangile de Saint Marc, fut un élève de saint Pierre. L'impulsion qu'avait reçue l'âme de Pierre passa dans celle de Saint Marc, et y fit briller la vision du Mystère du Golgotha. Pendant un temps assez long, Saint Marc reçut l'enseignement de saint Pierre. Puis il parvint en un lieu où il trouva l'ambiance nécessaire pour donner à son évangile le ton, la nuance particulière qui le caractérise. » (7 p 131)

   Steiner lui-même nous donne cette source : « Nous ne pouvons atteindre à la perception de cet événement qu’en nous engageant sur le chemin de la clairvoyance, qu’en nous plongeant tout d’abord dans l’âme de Pierre ou de l’un des autres apôtres, qui, lors de la fête de Pentecôte, se sentirent fécondés par l’amour cosmique partout agissant ». (12 p 30) 

   Chaque Evangéliste décrit l’évènement du Golgotha selon son initiation.

L’ancienne initiation donnait à l’homme la possibilité de contempler face à face les hautes entités spirituelles qui avaient précédé l’homme. Il y eut déjà sur l’Atlantide des oracles divers. Certains dirigeaient de préférence la vision spirituelle vers les esprits-aigles, d’autres vers les esprits-lions, les esprits-taureaux ou les esprits-hommes, d’après la nature propre à ceux qu’il fallait initier. Cette diversité est une des particularités des temps atlantéens et le souvenir en survécut longtemps encore. On pourrait par exemple trouver en Asie mineure, en Egypte, des centres de mystères où l’initiation fut donnée de telle sorte que les initiés ont contemplé les entités divines sous forme d’esprits-taureaux ou esprits-aigles. Toute la civilisation extérieure est sortie de ces mystères.

   Ceux dont la vision avait atteint des êtres spirituels sous la forme idéale du lion, ont vu dans le corps du lion une sorte de reflet de ce qu’ils avaient contemplé. Mais comme ils se rendaient compte aussi que ces esprits agissaient sur l’évolution humaine, ils ont donné au corps du lion une figure d’homme. Le Sphinx vient de là.

   Ceux qui avaient contemplé les esprits-taureaux l’exprimèrent en traduisant ce témoignage du monde spirituel par le culte du taureau qu’ils introduisirent en Egypte sous la forme d’Apis, et en Perse par le taureau Mithra. Car les cérémonies de ces différents peuples sont nées des rites d’initiation. Ainsi donc on rencontre partout des initiés dont le regard spirituel est dirigé vers l’un ou l’autre de ces groupes d’esprits. Nous pourrions même indiquer la différence qui existe entre les divers genres d’initiation. Par exemple, ceux que l’initiation avait mis spécialement en rapport avec les esprits-taureaux recevaient surtout un enseignement relatif aux mystères de la nature humaine qui concernent le système des glandes, intimement lié au corps éthérique. Ils étaient également initiés à tout ce qui, dans l’homme, se rattache étroitement à la terre, ce qui le rive sur terre; voilà ce que donnait une initiation aux mystères des esprits-taureaux.

   Il en était autrement pour les initiés aux mystères de l’aigle. Ils contemplaient les êtres spirituels qui sont très particulièrement liés avec ce qu’est l’homme. Mais pour bien comprendre cela, il faut dire quelques mots de la nature spirituelle de l’oiseau.

   Ces animaux qui, par leur organisme, sont au-dessous de l’homme, incarnent des êtres qui se sont durcis trop tôt, qui n’ont pas su garder la substance de leur corps assez souple et plastique pour attendre le moment où ils auraient pu revêtir une forme humaine. Mais ces êtres qui correspondent à la nature de l’oiseau ne sont pas descendus jusqu’aux fonctions les plus basses ; ils ont pour ainsi dire dépassé la limite vers le haut, ils ne sont pas descendus suffisamment. Tout d’abord, ils se sont maintenus dans une substance trop plastique, tandis que les autres animaux s’incarnaient dans des substances trop denses. Mais à mesure que l’évolution se déroulait, les conditions extérieures les forcèrent à se condenser. Ils se figèrent pour ainsi dire, s’ossifièrent à l’étape où ils se trouvaient lorsqu’ils n’étaient pas suffisamment descendus dans la matière physique. Bien que ceci soit décrit avec des mots simples qui ne transmettent pas les nuances nécessaires, c’est pourtant la vérité. La nature de l’oiseau, dans son prototype, correspond à ces êtres spirituels qui se sont élevés également au-dessus des limites, qui ont dépassé le point d’évolution qu’ils auraient dû atteindre et ont maintenu leur substance spirituelle dans un état trop diffus. Ils ont dévié vers le haut, alors que les autres déviaient vers le bas. Au milieu se trouvent les esprits-lions et les esprits harmonieux qui ont su exactement garder la mesure, les esprits-hommes.

   Nous voyons ainsi comment ceux qui ont passé par une initiation ancienne ont pu recevoir l’événement du Christ. Ils s’étaient formés à élever leur regard vers le monde spirituel, et cela d’après leur mode particulier d’initiation. Les initiés aux mystères du taureau - ceux de la plus grande partie de l’Egypte - savaient qu’en élevant leur regard vers les mondes supérieurs, ils verraient les sublimes entités spirituelles leur apparaître sous une image dont la nature taureau est dans l’homme la contre partie. Mais ils se disaient maintenant, en recevant l’impulsion du Christ : Voici sous sa vraie forme le maître du monde spirituel. Ce que nous avons vu autrefois, par les degrés d’initiation, n’a été qu’une préfiguration du Christ. C’est le Christ que nous devons mettre au centre de notre vision d’autrefois. Après tout ce qui nous a ouvert peu à peu l’accès des mondes spirituels, où devions-nous finalement aboutir? — Au Christ lui-même ! — Un initié de cette sorte eût décrit alors l’accès du monde spirituel d’après les mystères du taureau en disant : Le Christ est la vérité dans le monde spirituel. Et c’est ce qu’aurait pu confirmer un initié aux mystères du lion ou aux mystères de l’aigle.

   Toutes ces écoles d’initiation avaient leurs règles très précises pour ouvrir l’accès du spirituel. Leurs rites différaient seulement. En Asie mineure et en Egypte, il existait des nuances très variées pour aboutir à ce que finalement l’adepte parvint à la contemplation de l’espèce taureau, l’espèce lion, etc.

   Considérons de ce point du vue ceux qui ont passé par ces initiations et se sont préparés à comprendre vraiment le Christ. Etudions ce que peut avoir pensé un initié qui avait acquis la vision de l’esprit-homme. Il se serait dit : Le véritable souverain du monde spirituel m’est apparu ; c’est le Christ qui a vécu en Jésus de Nazareth. Qu’est-ce qui m’a mené vers lui? Mon initiation antérieure ! — Il décrivait alors, parce qu’il le connaissait, tout ce que peut ressentir un homme qui passe par l’initiation et arrive à reconnaître le Christ. Il était passé par les mystères de l’homme. C’est pourquoi l’esprit qui vivait dans le corps de Jésus de Nazareth lui apparaissait sous la forme avec laquelle les mystères l’avaient familiarisé, et il décrivait la chose comme il la voyait. C’est le cas pour la description de l’évangile de saint Matthieu, et l’antique tradition qui assigne à son auteur le symbole de l’homme est parfaitement juste. Il fut un initié aux mystères de l’Homme. Au temps où les évangiles furent écrits, les biographies n’étaient pas encore dans les moeurs comme aujourd’hui. Ce qui semblait l’essentiel, c’était qu’un grand initié eût reçu le Christ en son esprit, c’était la manière d’arriver à l’initiation. On laissait de côté les événements journaliers qui semblent si importants aux biographes de nos jours. Qu’est-ce qu’un historien ne ferait pas aujourd’hui pour accumuler de la documentation ! Le mot discrétion leur est inconnu.

   Les évangélistes qui ont décrit la vie de Jésus de Nazareth ont autrement compris leur tâche. Pour eux tous les événements de la vie extérieure disparaissent devant les étapes d’initiation qu’accomplit Jésus. Voilà ce qu’ils décrivent, mais chacun à sa manière et d’après ce qu’il sait. La description de saint Matthieu est celle d’un initié aux mystères de l’Homme.

   Cette initiation était apparentée à la sagesse égyptienne. De son côté, l’évangéliste saint Luc nous donne une description en rapport avec l’initiation qu’il a reçue, celle des esprits-taureaux. Il voit en celui qui a vécu dans le corps de Jésus de Nazareth un grand initié. Cet évangéliste fut un de ceux qui avaient vécu précédemment au sein des mystères égyptiens. Il n’est donc pas étonnant qu’il fasse ressortir surtout les traits qui reflètent le caractère plus égyptien de l’initiation. Il dit notamment : la haute individualité qui a vécu dans le corps de Jésus de Nazareth fut un grand initié. J’ai appris moi-même comment l’on accède à la connaissance des mystères du taureau par l’initiation égyptienne. Et parce que cette initiation lui était connue, il se disait : « Ce Jésus de Nazareth qui est devenu un si grand initié, a dû, parmi toutes celles qu’il a traversées, passer aussi par l’initiation égyptienne.» Et c’est un fait, Jésus de Nazareth est passé par l’initiation égyptienne. Cela, les autres évangélistes le savaient aussi, naturellement. Mais ils y attachaient moins d’importance, parce qu’ils ne connaissaient pas à fond ce mode d’initiation. C’est pourquoi l’aspect de Jésus qui y correspondait les laissait plus indifférents.

   Lorsqu’un homme est passé par une initiation, il se produit en lui quelque chose de particulier lors de sa réincarnation. Certains événements ont lieu, qui reproduisent les actes extérieurs accomplis autrefois. Supposons qu’un être humain soit passé par une initiation dans l’ancienne Irlande. Un événement extérieur de sa vie viendrait maintenant le lui rappeler. Ce serait par exemple un voyage qu’il devrait faire en Irlande. Ce fait qu’il devra y faire un voyage est frappant pour celui qui connaît l’initiation qui s’est pratiquée en Irlande — pour les autres, non. L’individualité qui vivait en Jésus de Nazareth avait été initiée aux mystères égyptiens. De là d’ailleurs la fuite en Egypte. Et qui devait être particulièrement frappé par cette « fuite en Egypte » ? Celui, naturellement, qui connaissait l’Egypte par son expérience personnelle. C’est celui-là qui l’a décrite, parce qu’il savait ce qu’elle signifiait. Nous trouvons la description de la fuite en Egypte dans l’évangile de saint Matthieu, parce que l’auteur savait, de par sa propre initiation, ce que signifiait pour beaucoup d’initiés un voyage en Egypte. Et quand on sait que l’auteur de l’évangile de saint Luc est un homme qui connaissait l’initiation égyptienne, celle qui donnait accès au culte du taureau, on comprend que la tradition le mette en rapport avec le symbole du taureau. Il ne fait aucune description du voyage en Egypte, mais il donne des faits caractéristiques, que seul un homme qui connaissait l’initiation égyptienne pouvait estimer à leur valeur. L’auteur de l’évangile de saint Matthieu les indique d’une façon plus extérieure dans sa description du « voyage en Egypte ». L’auteur de l’évangile de saint Luc a eu la vision spirituelle de ces faits, sous la forme que l’initiation égyptienne lui avait donnée.

   Etudions maintenant l’auteur de l’évangile selon saint Marc. Il décrit surtout l’activité du Christ dans le corps de Jésus de Nazareth au cours de trois années, et laisse de côté tous les préliminaires. Cet évangéliste a passé par une initiation qui ressemble à celles de l’Asie mineure, et même aux initiations Grecques. Cette initiation était la plus moderne de ce temps ; on pourrait l’appeler aussi bien européenne qu’asiatique ou païenne. Elle avait sa répercussion dans le monde extérieur en ce sens que celui qui était une haute personnalité et qui avait été initié, n’était pas seulement considéré dans son origine naturelle, mais aussi dans la cause surnaturelle de son existence. Rappelez-vous que les disciples de Platon qui voulaient vraiment comprendre leur maître dans sa réalité ne recherchaient pas qui avait été le père physique de Platon. Pour eux, le rayonnement de l’esprit de Platon primait le reste. Ils pensaient que l’âme qui avait vécu dans ce corps était née d’une entité supérieure fécondant son humanité. Aussi attribuaient-ils la naissance de Platon, du Platon spirituel, au dieu Apollon. Platon était pour eux fils d’Apollon. Et il était précisément d’usage, dans ces mystères, de ne pas s’occuper de la vie qui avait précédé le moment de l’initiation, mais de ne s’intéresser qu’à celui qui était devenu, d’après l’expression si fréquente dans les évangiles, un « fils de Dieu », un fils des Dieux. Platon était un « fils de Dieu » pour ses admirateurs et ses disciples les plus évolués. Il faut se rendre compte de l’importance qu’avait cette description pour la vie humaine de ces fils des dieux sur la terre.

   C’est justement à cette quatrième époque de la civilisation que les hommes s’adaptèrent de plus en plus au monde physique et sensible, et commencèrent à aimer la Terre. Ils avaient aimé les dieux de l’antiquité parce qu’ils avaient pu voir que les fils de la Terre avaient été autrefois des fils des dieux. C’est ce que ressent particulièrement l’auteur de l’évangile de saint Marc. Sa description ne commence qu’à partir du baptême de Jean. L’initiation reçue par cet évangéliste l’amenait à connaître le monde spirituel sous l’image de l’esprit-lion. C’est pour cette raison qu’une antique tradition donne à l’auteur de l’évangile de saint Marc le symbole du Lion. — Revenons maintenant à l’évangile de saint Jean.

   Nous disions : celui qui a écrit cet évangile a été initié par le Christ lui-même. C’est pourquoi il a pu donner ce qui contient pour ainsi dire le germe de la puissance actuelle qui émane de l’impulsion christique, et non seulement pour les temps présents, mais même pour les temps les plus lointains. Il a appartenu au groupe des initiés qui se sont élevés au-dessus du développement normal. Dans l’évangile de saint Marc nous trouvons ce qui correspond normalement à l’époque. Celui de saint Jean nous exprime comment le Christ agira dans les âges à venir, ce qui s’élève au-dessus de la terre et la dépasse. C’est pourquoi la tradition attache à saint Jean le symbole de l’Aigle. »  (2 p 124 …)

    « Bien que l'auteur de l'Evangile de Jean ait été lui même témoin d'une grande partie de ce qu'il y décrit, pour lui, l'essentiel n'était pas de décrire simplement ce dont il se souvenait. Les traits amples, majestueux, sublimes qui décrivent l'oeuvre du Rédempteur, le Mystère du Golgotha, cet évangéliste les a aussi tirés de sa conscience clairvoyante » (3p 195)

   Nous avons vu (2e partie) que l’Initiation consistait dans un premier temps à faire naître dans le CA les organes de la perception supra sensorielle et dans un 2e temps à transcrire ces organes dans le CE. Auparavant, les hommes n'étaient pas assez avancés pour que les transformations opérées dans le corps astral par la méditation et la concentration puissent s'imprimer dans le corps éthérique sans passer par la sortie du CA et du CE laissant le CP (et le Je) comme mort pendant 3 jours et demi.

    « Par conséquent, quand on avait pu dégager le corps éthérique du corps physique durant les trois jours et demi de ce sommeil semblable à la mort, tout ce qui s'était préparé dans le corps astral s'inscrivait dans le corps éthérique. L'homme faisait une expérience vécue du monde spirituel. Une fois rappelé dans le corps physique par le prêtre initiateur, il pouvait témoigner par lui-même de ce qui se passe dans les mondes spirituels. Ceci s'accomplissait toujours dans le plus grand secret et le monde extérieur ne savait rien de ce qui se passait dans les anciens Mystères.

    Or, c'est précisément cette opération que l'apparition du Christ Jésus sur la terre a rendue inutile. Ce sommeil semblable à la mort qui durait trois jours et demi peut désormais être remplacé par la force qui émane du Christ. Les forces qui s'expriment dans l'Evangile selon Jean sont celles qui permettent maintenant au corps astral d'imprimer au corps éthérique ce qui s'est préparé en lui précédemment, alors même que celui-ci est lié au corps physique. Mais pour cela, il fallait que le Christ vînt sur terre.

   Grâce au Christ Jésus, l'initiation ancienne devait être remplacée par une nouvelle forme d'initiation fondée sur des forces nouvelles. Il fallait en quelque sorte mettre un terme à cette ancienne forme d'initiation. Mais une transition était nécessaire entre l'ancienne et la nouvelle époque ! Il fallait que quelqu'un soit une fois encore initié selon la manière ancienne, mais à l'ésotérisme chrétien. Cela, seul le Christ pouvait le faire - et celui qui devait être initié devait être celui qui est appelé Lazare. « Cette maladie n'est point à la mort » (11, 4), est-il dit ; c'est le sommeil des trois jours et demi semblable à la mort. L'indication est très nette. Vous verrez que tout y est décrit d'une manière très voilée, mais que pour celui qui sait déchiffrer ce genre de langage voilé, elle se présente bien comme la description d'une initiation.» (8 p 71)

   A partir de « la résurrection de Lazare », celui-ci est appelé dans l’évangile : St Jean. Pourquoi ? Jean est dans le langage initiatique le plus haut degré de l’Initiation ; il a été initié par le Christ lui-même, comme Marie Madeleine. Ce qui explique que dans « La Cène » de Léonard de Vinci, Jean à la droite du Christ est représenté par une femme qui avait en fait atteint, elle aussi le stade de Jean. Celui ou celle que « le maître aimait particulièrement » est un terme initiatique qui traduit une relation de maître à élève.

  « Ce que le Christ a changé pour l'initiation : une faculté indépendante se développera peu à peu dans l'humanité; elle permettra à chacun de s'élever dans le Macrocosme aussi bien que de plonger dans le microcosme, et l'homme connaîtra des lors en pleine liberté les deux faces de l'initiation »  (5 p 124).

   L’Initiation antique était une initiation par le CA; grâce au Christ l’initiation se fait désormais par le Je. Le Christ apporte à l’humanité la force du Je, du « Je suis ».

    Dans son évangile, SAINT LUC nous dit lui même qu’il se fit aider des clairvoyants.

   « La première des formes de connaissance qui soit accessible à l'être humain, c'est celle qui lui est donnée par ses sens ; par la compréhension et le raisonnement, il assimile ensuite ce qu'il a vu. Au-delà se trouvent ces trois degrés de connaissance de l'univers : le premier, celui de l'Imagination, le second, celui de l'Inspiration et le troisième, ce lui de l'Intuition, en employant le mot « intuition » dans le sens que lui donne la science spirituelle.

   Qu'est-ce qui possède la connaissance imaginative ? C'est celui dont les yeux de l'esprit voient sous forme d'images ce qui est derrière le monde des sens ; ces puissantes images cosmiques ne sont en rien comparables à ce qu'on appelle images dans la vie ordinaire. Outre que pour les tableaux de la connaissance imaginative, la loi des trois dimensions n'existe pas, les visions imaginatives ont d'autres particularités qui ne peuvent être comparées à rien dans le monde des sens.

   Ce monde imaginatif n'a rien de commun avec ce qu'on appelle ordinairement une chose « imaginaire », une illusion ; c'est un monde réel. C'est une autre forme de vision que celle qui vaut pour le monde des sens.

   Dans ce monde imaginatif se présente aux regards de l'homme tout ce qui se trouve derrière le monde des sens, tout ce que ses sens physiques ne perçoivent pas : le corps éthérique, le corps astral par exemple. Un clairvoyant qui apprend à voir le monde à l'aide de la connaissance imaginative apprend en même temps à connaître les entités supérieures par leur côté extérieur, de même que dans le monde des sens, vous connaissez par leur apparence leur côté sensible, ceux qui passent près de vous dans la rue. Vous apprenez à les mieux connaître si vous avez l'occasion de causer avec eux. Par ce qu'ils disent, ils vous font une tout autre impression que celle que vous gardez d'une rencontre fugitive. Par exemple vous ne pouvez en général distinguer sur le visage des passants qui vous croisent si leur âme est pleine de douleur ou de joie, s'ils sont heureux ou malheureux. Mais tout cela vous pouvez l'apprendre en parlant avec eux. Dans le premier cas, vous ne connaissez de la personne que son aspect extérieur ; dans le second, elle se dévoile elle-même à vos yeux. Il en est de même des êtres du monde supra-sensible que le clairvoyant apprend à connaître par la connaissance imaginative ; il n'en voit encore pour ainsi dire que le côté extérieur et cependant spirituel. Mais quand il s'élève de la connaissance imaginative à l'Inspiration, il les entend s'exprimer et entre alors vraiment en contact avec eux. Ils lui communiquent d'eux-mêmes qui et ce qu'ils sont. L'Inspiration est donc un degré plus élevé de la connaissance que l'Imagination et on apprend davantage sur les entités du monde spirituel en s'élevant de celle-ci à celle-là.

   Le degré supérieur est celui de l'Intuition. Mais il ne faut pas prendre ce mot dans son sens usuel où l'on appelle intuition la moindre idée vague qui vous vient à l'esprit. Il faut prendre la notion d'Intuition dans son véritable sens, son sens spirituel. L'Intuition est alors le mode de connaissance par lequel on peut, non seulement entendre par l'esprit ce que les Entités supérieures nous communiquent d'elles-mêmes, mais aussi s'identifier à elles, pénétrer jusque dans leur essence. C'est là un degré élevé de la connaissance spirituelle. Les trois degrés de la connaissance du monde supra-sensible sont donc : l'Imagination, l'Inspiration et l'Intuition.

   Il se peut, naturellement qu'on puisse parcourir ces trois étapes de la connaissance supra-sensible, mais il se peut aussi que, pendant une incarnation, une personne ne parvienne par exemple que jusqu'au degré de l'Imagination, les domaines de l'Inspiration et de l'Intuition lui restant fermés. Dans ce cas, l'homme en question est un « clairvoyant ». De nos jours, il n'est pas usuel d'arriver aux degrés supérieurs de la connaissance spirituelle sans avoir d'abord parcouru le degré de l'Imagination ; dans les conditions actuelles, il est presqu'impossible que quelqu'un « saute » en quelque sorte, le degré de l'Imagination pour être conduit directement à l'Inspiration et à l'Intuition; Mais ce qui ne serait pas le bon chemin aujourd'hui a pu l'être et l'a été à d'autres époques.

   On peut appeler clairvoyants ceux qui voient dans le monde imaginatif et initiés ceux qui peuvent s'élever jusqu'aux degrés de l'Inspiration et de l'Intuition. De nos jours, on ne doit donc pas confondre le terme de clairvoyant avec celui d'initié.

   L'auteur de l'évangile de St-Luc a entrepris de le faire d'une manière méthodique et d'après ce que disent - ici suivent des paroles importantes -- ceux qui, depuis le début, ont été des « témoins oculaires et des serviteurs du Verbe », comme cela est dit dans les traductions ordinaires. L'auteur de l'évangile de St-Luc veut donc raconter ce qu'ont dit ceux qui ont été des « témoins oculaires » - nous préférons l'expression « ceux qui ont vu par eux-mêmes » - et des « serviteurs du Verbe ». Or au sens de l'évangile de St-Luc, « ceux qui ont vu par eux-mêmes », ce sont ceux qui possèdent la connaissance qui mène dans le monde des visions imaginatives, ceux qui, spécialement entraînés à voir en Imaginations, ont vu avec sûreté et précision l'événement du Christ. Ce sont leurs récits que l'auteur de l'évangile de St-Luc prend pour point de départ. Il ne les appelle pas « possesseurs du Verbe », car ceux-là ont la pleine connaissance inspirée, mais « serviteurs du Verbe » ; ceux-ci reçoivent communication de ce que perçoit la connaissance inspirée. Ils peuvent l'annoncer parce que cela leur a été communiqué par leurs maîtres inspirés. Ce sont des « serviteurs » et non des « possesseurs » du Verbe.

   Ce qui se trouve dans l'évangile de St-Jean s'appuie sur les recherches des initiés qui se sont élevés jusqu'à la connaissance inspirée et intuitive. Ce qui est contenu dans les autres évangiles se fonde sur les communications de ceux qui avaient la clairvoyance dans le monde imaginatif mais qui ne pouvaient pas s'élever jusqu'aux mondes de l'Inspiration et de l'Intuition. L'évangile de St-Jean est le fruit de l'initiation ; les trois autres évangiles, et surtout celui de St-Luc, selon ce qu'en dit l'auteur lui-même, sont le fruit de la clairvoyance. Et c'est justement parce qu'il se base spécialement sur la clairvoyance, parce que tout y fait appel à ce que les clairvoyants les plus avancés peuvent percevoir, qu'il nous offre un tableau exact de ce qui, dans l'évangile de St-Jean, ne se présente qu'en images pâles et indistinctes.

   L'auteur de l'évangile de St-Jean est le messager de tout ce qui touche à l'événement du Christ, tel que peut le percevoir un être qui, doué de la « parole intérieure », atteint les hauteurs de l'Intuition. C'est pourquoi cet évangéliste montre les mystères de l'action christique comme se rapportant à la « parole intérieure », au Logos. » (9 p 10)

 

   « Ainsi nous voyons que le Christ est éclairé de quatre côtés par les évangélistes. Certes vous concevez bien que le Christ a eu de très nombreux côtés. — Mais ce que j’ai toujours affirmé, c’est qu’on retrouve dans tous les évangiles un point commun : l’entité du Christ est descendue des hauteurs spirituelles au moment du baptême, elle a demeuré dans le corps de Jésus de Nazareth, elle a passé à travers la mort sur la croix et ensuite a vaincu la mort. » (2 p131).

                                         CHRONOLOGIE JUSQU’AU  MYSTERE DU GOLGOTHA

​

   Le Christ, esprit solaire est descendu sur terre il y a près de 2000 ans. Il n’est pas né d’une femme,  il s’est fait chair, il s’est « incarné » dans le corps de Jésus lorsque celui-ci alors âgé de 30 ans a été baptisé dans le Jourdain par Jean Baptiste. La colombe est apparue et une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon fils bien aimé, je l’ai engendré ce jour ».

   Il fallait pour cela que le corps de Jésus soit le plus parfait possible; il fallait que l’Amour et le Savoir y soient portés à des degrés supérieurs. Il fallut pour cela l’intervention de deux hommes, deux Jésus, l’un portant en lui l’Amour, l’autre le Savoir, la connaissance.

   L’évangile de Mathieu nous parle du Jésus Savoir, l’évangile de Luc nous parle du Jésus Amour, celui qui portera le Christ en lui. Chacun a une généalogie car ils sont fils d’Homme. Il n’y a pas de généalogie dans les évangiles de Jean et Marc parce qu’ils nous parlent du Christ qui est fils de Dieu. 

   A l’âge de 12 ans les deux Jésus ne feront plus qu’un ; l’esprit du Jésus Savoir entrera dans le corps du Jésus Amour et à 30 ans il laissera la place au Christ.

   Le Jésus Sacerdotal devient alors Jésus Christ.

 

 ZOROASTRE ET BOUDDHA

   « Sept cents ans avant Jésus Christ , deux courants spirituels dominaient : le Zoroastrisme et le Bouddhisme. Le premier suivait la voie de Zoroastre, le guide de l’ancienne civilisation Perse, réincarné en Zarathoustra durant la civilisation Gréco Latine. C’était le courant du Savoir, du monde extérieur, du Cosmos. Dans le Soleil, il contemplait l’entité divine et sa hiérarchie. Le Christ qu’il appelait le grand Ahoura Mazda est, disait’il le grand esprit, le principe du Soleil qui doit venir sur Terre. Le deuxième, celui du Bouddha était le chemin de l’Amour et de la compassion, le monde intérieur.

   Dans des exposés précédents, nous avons vu que l’homme peut être initié en descendant au plus intime de son âme, ou connaître un éveil par une sortie de l’âme hors du corps, et une effusion de ses forces dans le macrocosme. Ces deux chemins ont été utilisés chez les différents peuples et sous les formes les plus diverses. » (10 p 110)

   « Ce que Bouddha et le bouddhisme décrivent comme une immersion dans un monde intérieur, et qui survint sous l’arbre de Bodhi — symbole d’un état de conscience mystique du Bouddha — est un chemin sur lequel le Moi humain s’engage en direction de sa propre essence, de sa nature profonde réelle. Il nous faut bien comprendre cela: ce chemin parcouru par Bouddha de façon si extraordinaire, est une descente du Moi humain dans les profondeurs, dans les abîmes de l’entité humaine.   L’expérience de Bouddha lors de sa descente dans sa propre entité est ce que le bouddhisme appelle la tentation de Bouddha.

   Nous pouvons nous résumer ainsi: le chemin mystique, le chemin de Bouddha, traverse le monde intérieur jusqu’à l’entrée du monde spirituel. Le chemin de Zarathoustra arrache l’homme au microcosme et le répand dans le macrocosme ». (7 p 123)

   « Nous avons ainsi caractérisé en profondeur ce que nous avions déjà souvent étudié: les deux grands courants de civilisation de l’époque postatlantéenne. Après la grande catastrophe atlantéenne, l’un de ces courants se développa en Afrique, en Arabie et dans le sud de l’Asie, l’autre plus au nord, à travers l’Europe et le nord de l’Asie, en direction de l’Asie centrale. Là, ces deux courants se rencontrèrent. Et tout ce qui en est né constitue notre civilisation postatlantéenne.  Le courant du nord avait des guides du type de Zarathoustra, tandis que les guides de celui du sud avaient pour illustre représentant le grand Bouddha ». (11 p 141)

    Voir ci-après le tableau : « La Madonna et St Giovannino par Domenico Ghirlandaïo ».

 

 

Capture Madonna, Bouddha .JPG
Capture Bouddha et le berger .JPG
Capture MADONA BOUDDHA texte F.jpg
Capture Boudda et le berger texte F .png

LES DEUX ENFANTS JESUS

 

   Ces deux courants allaient converger vers les évènements de Palestine. Le Jésus décrit par Mathieu est la réincarnation de Zoroastre, l’Initié, le Jésus Savoir. Le Jésus Amour décrit par Luc reçoit le corps Astral du Bouddha.

 

   « En l’un des Enfants Jésus, celui de I’Evangile de Saint Luc, nous avons une individualité quelque peu imprécise qu’il est difficile de saisir du fait que dès sa naissance, elle pouvait parler, et de façon telle que sa mère pouvait la comprendre. Cette individualité de l’Évangile de Saint-Luc n’était pas douée intellectuellement, mais d’une spontanéité élémentaire extrême en ce qui concernait ses impressions morales. L’individualité du Bouddha a exercé une action sur le corps astral de cette entité. » (13 p 32)

 

JESUS DANS L’EVANGILE DE MATHIEU : le JESUS ROYAL  (5)

   L'annonce de l'ange est faite à Joseph.

   Il est né chez lui à Bethléem.

   Remonte à la maison de David par le Roi Salomon, lignée royale, de la Tribu de Juda.

   C’est Zoroastre qui s'incarne.

   Il est visité par les Mages venus d'Orient.

   Fuite en Egypte puis revient à Nazareth.

   Il aura 4 frères Simon, Judas, Joseph, Jacob et 2 soeurs (9 p 97)

   Principe masculin, le Savoir. Le chemin du monde extérieur

 

JESUS DANS L’EVANGILE DE LUC : le JESUS SACERDOTAL   (9)

   L'annonce de l'ange est faite à Marie.

   Il naît aussi à Bethléem mais au cours d'un voyage (il habite à Nazareth)

   Son corps physique remonte à la maison de David par le grand prêtre Nathan, lignée sacerdotale du côté de Joseph et à la maison d'Aaron du côté de Marie (parente d'Elisabeth).   

   Son corps éthérique remonte à Adam, préservé des influences Lucifériennes. Son corps astral est adombré par le Bouddha . La généalogie dans l’évangile de Luc se situe après le Baptême et le fait remonter à Dieu.

   Il naît après l'enfant royal et après St Jean Baptiste.

   Parle des la naissance la langue originelle (3 p 168)

   Il est visité par les bergers avertis par le chant des anges.

   Il revient ensuite chez lui à Nazareth.

   Présenté au temple à Jérusalem au 8e jour, reconnu par Siméon.

   A 12 ans dans le Temple à Jérusalem parmi les docteurs.

   Principe féminin, l'Amour. Le chemin du monde intérieur

 

 

DEUX NAISSANCES, DEUX CRECHES

 

   La naissance du Jésus Royal est empreinte de solennité, les personnages sont distingués, l’environnement ouvert sur l’extérieur, le monde afflue, parfois de loin. Les Rois Mages viennent se prosterner.

 

   La nativité, la naissance du Jésus Sacerdotal est représentée dans sa simplicité, dans le dépouillement. Elle se situe classiquement dans une crèche au milieu des animaux. Elle évoque la pauvreté, mais aussi la chaleur des sentiments, l’intimité, l’amour . Les bergers visitent l’enfant .

 

   L’Adoration du Jésus Royal par les Rois Mages correspond à la prosternation des élèves devant leur maître réincarné. Ils avaient été Initiés par Zoroastre dans les centres des Mystères. Guidés par l’Etoile veut dire qu’ils étaient clairvoyants, initiés au chemin du monde extérieur.

 

    Dans l’Evangile de Mathieu, il nous est indiqué que les Rois Mages sont des Initiés, lorsqu’il nous est dit qu’ils suivent l’étoile qui les conduira vers Jésus. Steiner nous explique que celui-ci n’est autre que leur maître incarné en Zoroastre, au cours de la civilisation de l’ancienne Perse puis en Zarathoustra durant la civilisation Gréco latine.

 

   L’Adoration des bergers devant le Jésus Sacerdotal fait suite à la vision qu’ils ont de la présence céleste du Bouddha.

 

         Voir les tableaux :

              les 2 crèches,

              la Vierge aux rochers,

              la Vierge Terranova,

              la Vierge avec le Serin,

              la Ste famille

              tableau de Jésus-Christ, synthèse

Capture MAGES BOTICELLI .JPG
Capture BERGERS POUSSIN .JPG
Capture Adoration des rois texte 2 .JPG
Capture Adoration des rois texte 1 .JPG
Capture Adoration bergers 1 .JPG
Capture Adoration bergers 2 .JPG
Capture vierge aux rochers .JPG
Capture Vierge aux rochers texte F.png
Capture_Vierge_aux_Rochers_détail_.JPG
Capture_Vierge_aux_rochers_détail_texte_
Capture V TERRAN .JPG
Capture V TERRAN texte F.png
Capture V TERRANOVA DETAIL .JPG
Capture. V TERRAN DETAIL Texte F  JPG.pn
Capture VIERGE AU SERIN .JPG
Capture V au serin Texte F .png
Capture_V_au_serin_détail_.JPG
Capture_V_au_serin_détail_texte_.JPG
Capture LE PERRUGIN .JPG
Capture LE PERRUGIN Texte F .png
Capture LE PERRUGIN DETAIL .JPG
Capture LE PERRUGIN DETAIL TEXTE F .png
Capture JESUS CHRIST SITE 2 .JPG

JESUS-CHRIST SYNTHESE

JESUS A 12 ANS AU TEMPLE

 

EVANGILE DE LUC :

2.41

Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâques.

2.42

Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête.

2.43

Puis, quand les jours furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s'en aperçurent pas.

2.44

Croyant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances.

2.45

Mais, ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.

2.46

Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.

2.47

Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.

2.48

Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.

2.49

Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?

2.50

Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.

2.51

Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son coeur.

2.52

Et Jésus croîssait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

 

Que s’est’il vraiment passé ?

    En fait à la fête de Pâques c’est une famille recomposée qui est montée au temple à Jérusalem. En effet après la mort du père du Jésus Royal et la mort de la mère du Jésus Sacerdotal, Joseph le père du Jésus Sacerdotal prend auprès de lui  la Marie de Mathieu et ses enfants, c’est-à-dire le Jésus Royal et ses 4 frères et 2 sœurs (voir le tableau Jésus-Christ synthèse). Les 2 Jésus sont alors réunis.

   A l’âge de 12 ans, les deux Jésus ne font plus qu’un; l’esprit du Jésus savoir entre dans le corps du Jésus amour. Le Jésus Sacerdotal qui n’était pas très doué intellectuellement n’est

plus reconnaissable, il enseigne les docteurs ! Le Jésus Royal ou plus exactement l’enveloppe de celui-ci mourra peu de temps après.

 

     Tableaux :   Jésus avec les docteurs de Ambrogio Borgognone

                           Jésus avec les docteurs  de Défendente Ferrari

                           Jésus à 12 ans dans le temple  Rembrandt

Capture BORGOGNONE .JPG
Capture BORGOGOGNE TEXTE F.png
Capture FERRARI .JPG
Capture FERRARI TEXTE F.png
Capture RAMBRANDT.JPG
Capture RAMBRANDT TEXTE .JPG

LA VIE DE JESUS ENTRE 12 et 30 ANS

 

    Cette période n’est pas abordée par les évangiles de la Bible. Rudolf Steiner dans son « Cinquième Evangile » (12) nous la décrit.

    Entre sa 12e et sa 18e année, alors que la sagesse de Zoroastre agissait en son âme, et qu’il eut donné des réponses impressionnantes aux docteurs concernant les écritures, il devint de plus en plus silencieux. Il ressentait au fond de lui une grande amertume en comprenant que la voix puissante qui descendait et inspirait les prophètes de l’Ancien Testament, ne parlait plus qu’à travers la faible voix Bath-Kol qu’il percevait certes mais pour lui dire qu’elle ne pourrait plus poursuivre ses révélations de l’esprit divin.

   Durant cette même période, il voyagea beaucoup en Palestine et hors de Palestine et apprit à connaître grâce à sa faculté de clairvoyance élevée, l’âme des gens. Il pouvait ainsi voir par exemple que les lieux de culte où on célébrait des sacrifices à Mithra attiraient des êtres démoniaques dont l’effet était dévastateur sur le plan psychique et corporel sur ceux qui y participaient. Nous apprenons que la Basilique Saint Pierre de Rome a été construite sur un ancien temple dédié à Mithra.

  Jésus de Nazareth eut contact avec l’ordre des Esséniens qui à cette époque comptait 4 à 5 000 membres. Cet ordre était très strict et avait pour but la purification de l’âme et du corps. Il apprit à 25, 26, 27, 28 ans et au-delà tous les secrets que gardait l’hébraïsme. La aussi Jésus comprit que les Esséniens par leurs exercices de purification se protégeaient de l’influence de Lucifer et Ahriman qui ne passaient pas la porte de leur temple, mais ils n’empêchaient en rien ceux-ci de passer dans le peuple.

   Alors que Jésus approchait de la trentaine, il eut un entretien avec sa mère adoptive, celle qui devint sa mère après la fusion des deux familles alors qu’il avait 12 ans. Elle l’aimait intensément et avait déjà parlé avec lui de toute l’évolution qui s’était opérée en lui depuis cette époque. Mais il parla pour la première fois de toutes les expériences qu’il avait vécu jusqu’à ce jour et qui accablaient son âme.

  Plus personne, aucune oreille, disait-il n’est là pour entendre les anciennes révélations, les grandes vérités données aux ancêtres. Le peuple Hébreux comprenait la parole de Dieu à travers les prophètes mais aujourd’hui la révélation de l’ancien judaïsme est impossible.

   Il parla du culte de Mithra, sa grandeur passée, des Anciens Mystères des différents peuples et de la terrible vision qu’il avait eue devant un tel temple tombé sous l’emprise des forces démoniaques.

   Il parla des Esséniens qui se protègent par leur vie sainte mais qui en s’isolant envoient Lucifer et Ahriman vers les autres.

   « Il savait maintenant que le lien avec le monde divin de l’esprit ne pouvait être apporté aux humains par la voie ni du judaïsme ni du paganisme , ni non plus par celle des Esséniens ».

   « La terrible douleur de Jésus qui émanait de son âme, se déversa dans l’âme de sa mère. Il ressentit comme si tout ce qui vivait en lui depuis sa 12e année l’avait quitté pendant cet entretien ». « Le Moi de Zoroastre était en fait sur le point de quitter ce corps de Jésus de Nazareth et de retourner au monde spirituel ». La mère de Jésus qui avait pris ses confidences au fond de son âme, se transforma. Elle avait 45-46 ans et le Moi de l’autre mère est descendue sur elle.

   « Une dernière décision prit forme en lui ; comme poussé par une nécessité intérieure, il quitta quelques jours plus tard la maison comme un automate pour rejoindre Jean-Baptiste et recevoir de lui le baptême ».

LE BAPTEME, JESUS DEVIENT JESUS-CHRIST

 

        Au moment du baptême dans le Jourdain, le Christ descend sur Jésus, le  Jésus Amour décrit par Luc.  Il est écrit dans son évangile (1-17) : Jésus lors de ses débuts avait environ 30 ans, et il était « à ce qu’on croyait », fils de Joseph … de Nathan … de David …d’Abraham puis il fait remonter la généalogie à Adam, fils de Dieu. Il s’agit bien de la double nature de Jésus-Christ, fils d’homme et fils de Dieu.

        Dans l’évangile de Marc (8 19-21) - La vraie parenté de Jésus – : « Sa mère et ses frères arrivent et, se tenant dehors, ils le firent appeler. Il y avait une foule assise autour de lui et on lui dit : Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors qui te cherchent ». Il leur répond : Qui est ma mère ? et mes frères ? » . Nous savons que Jésus de Nazareth, qui d’ailleurs n’était pas né à Nazareth, mais à Bétleem, les juifs ayant oublié ou ne sachant pas que le Jésus Sacerdotal était né au cours d’un voyage. Ils n’avaient retenu qu’une chose, c’est qu’il habitait à Nazareth. Nous avons vu que ce Jésus Sacerdotal était fils unique contrairement au Jésus Royal qui avait 4 frères et 2 sœurs. Comment se fait-il qu’il soit appelé par ses frères et sœurs ? Pour la raison que le père du Jésus de Nazareth a recueilli la famille du Jésus de Mathieu avec ses frères et sœurs après la mort de Joseph de Mathieu et de Marie de Luc. Nous avons vu qu’il s’est formé une famille recomposée, ce que les gens n’ont pas perçu. Celui qui parle par la bouche de Jésus, le Christ a encore moins de raison de parler de ses frères et sœurs. « Promenant son regard sur ceux qui étaient assis autour de lui, il dit : « voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère ».

       L’incarnation du Christ dans le corps de Jésus se fait graduellement. Au début le Christ n’est pas entièrement descendu dans ce corps, il manifeste de grandes forces cosmiques, comme des forces magiques. Les gens qu’il rencontre ressentent le grand amour qui rayonne de lui, il fait des miracles, il guérit les affligés, ceux qui sont sous l’emprise de Lucifer et d’Ahriman. Pendant 3 ans Jésus-Christ arpente la terre avec la troupe de ceux qui le suivent et notamment les apôtres qui comprenaient ce qu’il disait sans qu’il ait à parler , parfois il parlait à travers eux, par leur bouche. Aucun de ceux qui voulaient l’arrêter ne put de ce fait le reconnaître. Parfois il se déplaçait dans son corps éthérique, son corps physique étant ailleurs (il « marche sur les eaux »).

   Mais progressivement avec le temps il descend dans ce corps de chair et ressent alors les souffrances liées aux limitations du monde terrestre. Le Dieu devient homme, « un chemin de souffrances infinies, auxquelles venait s’ajouter la douleur de voir l’humanité descendue si bas à l’époque du Mystère du Golgotha, alors même que l’évolution intellectuelle atteignait un niveau élevé ». (12)

 

​

Capture BAPTEME DE JESUS .JPG
Capture BAPTEME TEXTE 1 .JPG
Capture BAPTEME TEXTE 2 .JPG

LE MYSTERE DU GOLGOTHA - MORT ET RESURRECTION

 

   Le mystère du Golgotha eut lieu un vendredi, le 3 avril de l’an 33, à trois heures de l’après midi : Jésus-Christ a été crucifié et il a ressuscité.

   Lorsque Jésus-Christ meurt sur la croix, il se produit une éclipse de soleil sur la Palestine qui dure plusieurs heures (12 p 26). Puis ont lieu la descente de croix et la mise au tombeau et c’est alors que la terre est ébranlée par un tremblement de terre, conséquence de l’éclipse de soleil. « Il bouleversa le tombeau dans lequel le corps de Jésus était déposé – la pierre qui l’obturait fut arrachée, et une faille s’ouvrit dans le sol. Un nouvel ébranlement referma la fente au-dessus du cadavre. Et lorsque les gens vinrent au matin, le tombeau était vide, car la terre avait absorbé le corps de Jésus ; seule la pierre était encore là, rejetée au loin ».

   Le Christ ressuscite non pas dans un corps physique mais dans un corps subtil.

   Le retour du Christ veut dire que de plus en plus d’hommes auront suffisamment évolués pour voir le Christ dans le monde éthérique. Il ne reviendra pas dans un corps physique.

Voir le Psaume 22 de David : Jésus parle au Christ.  (Annexe 2)

​

                                                                             CONCLUSION

 

   Entre la descente du Christ dans un corps lors du Baptême de St Jean Baptiste et l’Ascension dans l’univers lors de la « Résurrection », nous avons la plus grandiose synthèse des deux chemins de l'Initiation telle qu'elle se pratiquait d'ordinaire dans le temple (5 p 128).

      Il nous faudra plusieurs siècles voire plusieurs millénaires pour comprendre véritablement tous les mystères de Jésus-Christ. Saint Jean a dit : « Si nous devions écrire tout ce qui se rapporte au mystère de Jésus-Christ, tous les livres de la terre ne pourraient y suffire ».

   Grâce au Mystère du Golgotha, la Terre a en elle la force qui la réunira un jour au Soleil. Cette terre, l’homme doit la considérer comme le corps du Christ. Souvenons-nous, il y a peu encore, les hommes bénissaient le pain avant de le rompre.

   Préparons-nous à célébrer en 2030 les 2000 ans de la venue du Christ sur la Terre. Les journalistes ont déclaré récemment que l’année 2030 était celle de l’irréversibilité des effets du changement climatique si nous ne faisions rien. Des évènements vont certainement advenir pour réveiller notre foi.

   L’incendie de Notre Dame de Paris le 15 04 2019 a bouleversé une grande partie de la population mondiale, beaucoup ont pleuré et prié en se rassemblant dans un élan spontané.

   Le 02 05 2019 nous célébrons le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci et le 06 04 2020 ce sera le 500e anniversaire de la mort de Raphaël. Pour bien comprendre ce que cela représente il nous faut rappeler qui étaient vraiment ces deux illustres personnages.

   Léonard de Vinci (15 01 1452 – 02 05 1519) a été dans ses incarnations antérieures : Zoroastre, le grand initié de la civilisation Perse, puis Zarasthoustra durant la civilisation Gréco-Latine, le Jésus Royal que nous avons décrit et à la Renaissance (elle porte bien son nom) Léonard le confident du Roi François 1er.

   Raphaël (06 04 1483 – 06 04 1520) a été successivement : le prophète Elie, St Jean Baptiste, le poète Novalis (02 05 1772 – 25 03 1801) et enfin à la Renaissance le grand peintre que nous connaissons, et qui avait tant impressionné les papes.

                                                                        BIBLIOGRAPHIE

 

De Rudolf Steiner :

​

  1. L’Apocalypse

  2. L’Evangile de St Jean dans ses rapports avec les 3 autres

  3. De Jésus au Christ

  4. Le Christianisme et les mystères anciens

  5. L’Evangile de Mathieu

  6. Qui est le Christ

  7. L’Evangile de St Marc

  8. L’Evangile selon Jean

  9. L’Evangile de St Luc

  10. Les 2 voies de l’Initiation

  11. Esotérisme de l’Evangile de Marc

  12. Le cinquième Evangile

  13. Le Christianisme ésotérique

 

14. Le problème des 2 enfants Jésus et sa trace dans l’art de Hella Krause-Zimmer

ANNEXE 1

Capture GENEALOGIE DEMI .JPG
Capture GENEALOGIE MOITIE B .JPG

                                                                                                            ANNEXE 2 

​

              Psaume 22 de DAVID

​

(22:1) Au chef des chantres. Sur <<Biche de l'aurore>>. Psaume de David.

 

(22:2) Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné, Et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes?

 

(22:3) Mon Dieu! je crie le jour, et tu ne réponds pas; La nuit, et je n'ai point de repos.

 

(22:4) Pourtant tu es le Saint, Tu sièges au milieu des louanges d'Israël.

 

(22:5) En toi se confiaient nos pères; Ils se confiaient, et tu les délivrais.

 

(22:6) Ils criaient à toi, et ils étaient sauvés; Ils se confiaient en toi, et ils n'étaient point confus.

 

(22:7) Et moi, je suis un ver et non un homme, L'opprobre des hommes et le méprisé du peuple.

 

(22:8) Tous ceux qui me voient se moquent de moi, Ils ouvrent la bouche, secouent la tête:

 

(22:9) Recommande-toi à l'Éternel! L'Éternel le sauvera, Il le délivrera, puisqu'il l'aime! -

 

(22:10) Oui, tu m'as fait sortir du sein maternel, Tu m'as mis en sûreté sur les mamelles de ma mère;

 

(22:11) Dès le sein maternel j'ai été sous ta garde, Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.

 

(22:12) Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche, Quand personne ne vient à mon secours!

 

(22:13) De nombreux taureaux sont autour de moi, Des taureaux de Basan m'environnent.

 

(22:14) Ils ouvrent contre moi leur gueule, Semblables au lion qui déchire et rugit.

 

(22:15) Je suis comme de l'eau qui s'écoule, Et tous mes os se séparent; Mon coeur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles.

 

(22:16) Ma force se dessèche comme l'argile, Et ma langue s'attache à mon palais; Tu me réduis à la poussière de la mort.

 

(22:17) Car des chiens m'environnent, Une bande de scélérats rôdent autour de moi, Ils ont percé mes mains et mes pieds.

 

(22:18) Je pourrais compter tous mes os. Eux, ils observent, ils me regardent;

 

(22:19) Ils se partagent mes vêtements, Ils tirent au sort ma tunique.

 

(22:20) Et toi, Éternel, ne t'éloigne pas! Toi qui es ma force, viens en hâte à mon secours!

 

(22:21) Protège mon âme contre le glaive, Ma vie contre le pouvoir des chiens!

 

(22:22) Sauve-moi de la gueule du lion, Délivre-moi des cornes du buffle!

 

(22:23) Je publierai ton nom parmi mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée.

 

(22:24) Vous qui craignez l'Éternel, louez-le! Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le! Tremblez devant lui, vous tous, postérité d’Israël

 

(22:25) Car il n'a ni mépris ni dédain pour les peines du misérable, Et il ne lui cache point sa face; Mais il l'écoute quand il crie à lui.

 

(22:26) Tu seras dans la grande assemblée l'objet de mes louanges; J'accomplirai mes voeux en présence de ceux qui te craignent.

 

(22:27) Les malheureux mangeront et se rassasieront, Ceux qui cherchent l'Éternel le célébreront. Que votre coeur vive à toujours!

 

(22:28) Toutes les extrémités de la terre penseront à l'Éternel et se tourneront vers lui; Toutes les familles des nations se prosterneront devant ta face.

 

(22:29) Car à l'Éternel appartient le règne: Il domine sur les nations.

 

(22:30) Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi; Devant lui s'inclineront tous ceux qui descendent dans la poussière, Ceux qui ne peuvent conserver leur vie.

 

(22:31) La postérité le servira; On parlera du Seigneur à la génération future.

 

(22:32) Quand elle viendra, elle annoncera sa justice, Elle annoncera son oeuvre au peuple nouveau-né.

​

                                                                                                                                                                                            Publié Juin 2019 

bottom of page